EFFET ANALGESIQUE ET NON-MORPHINIQUE POSTOPERATOIRE D’UNE DOSE UNIQUE DE LA PREGABALINE ORALE PREOPERATOIRE EN CHIRURGIES GYNECOLOGIQUES
Adegboye K.A*, Kolawole I.K, Bolaji B.O, Suleiman Z.A, Adegboye M.B.
Département d’anesthésie, Centre Hospitalier Universitaire de l’Université d’Ilorin, Etat de Kwara, Nigeria.
*Auteur correspondant: Dr. K. Adewale Adegboye Email: qasimwale@yahoo.com
Conflits d’intérêts : Aucun
Sources de financement: University of Ilorin Teaching Hospital, Ilorin, Kwara State, Nigeria.
RESUME
Contexte : Le traitement de la douleur postopératoire est un défi majeur dans notre environnement. Les opioïdes peuvent provoquer une détresse respiratoire après l’opération. Par conséquent, toute combinaison d’analgésiques opioïdes et non-opioïdes qui assure une prise en charge de qualité de la douleur postopératoire et réduit la consommation d’opioïdes avec ses effets secondaires concomitants sera hautement souhaitable.
Objectif: Évaluation des avantages analgésiques et des effets non-morphiniques de la prégabaline orale préopératoire chez les patients qui subissent des chirurgies gynécologiques abdominales.
Méthodologie: Une étude prospective randomisée en double-aveugle contre placébo a été réalisée au Centre Hospitalier Universitaire de l’Université d’Ilorin dans l’Etat de Kwara (University of Ilorin Teaching Hospital, Kwara State). Quatre-vingt-deux patients programmés pour des chirurgies gynécologiques ont été randomisés en deux groupes parallèles. Les patients dans les groupes témoin et expérimental ont reçu respectivement un placebo et 150mg de prégabaline orale une heure avant l’induction de l’anesthésie générale.
L’intensité de la douleur postopératoire à l’aide d’une échelle verbale simple (EVS) à cinq paliers, le délai de première demande d’analgésie et les consommations de péthidine durant les 24 heures après l’opération ont été évalués. Les valeurs moyennes ont été comparées à l’aide du test t de Student. Les données catégorielles ont été comparées à l’aide du test du chi carré. Le seuil de signification a été fixé à 5% (0,05) et la puissance de l’étude était de 80%.
Résultats: Les caractéristiques démographiques étaient comparables entre les deux groupes. Le score médian de la douleur était de 0 à 2 (douleur absente – douleur modérée) tout au long de l’étude. Les scores de douleur statique et dynamique postopératoires à 1, 4 et 12 heures étaient significativement plus élevés dans le groupe placebo (<0,001). Vingt-heures après l’opération, il n’y avait pas de différences significatives dans les scores de douleur statique et dynamique entre les deux groupes (p = 0,131 et p = 0,384 respectivement).
Le délai avant le premier besoin analgésique et la consommation totale de péthidine durant les 24 heures postopératoires étaient respectivement de 47±19 vs 258±137mins (p=0,001) et 326,19±62,70mg vs 192,86±55,84mg (p=0,001) dans les groupes témoin et expérimental respectivement. L’utilisation préopératoire de la prégabaline a réduit les besoins en opioïdes postopératoires de 40,9% dans le groupe expérimental. La nausée et le vomissement étaient plus fréquents dans le groupe placebo, tandis que l’étourdissement, la vision trouble et la sédation étaient plus fréquents dans le groupe prégabaline.
Conclusion: Une dose unique préopératoire de 150mg de prégabaline a des effets analgésiques plus importants par rapport au placebo et réduit des besoins en opioïdes postopératoires chez des patients qui subissent une myomectomie ou une hystérectomie abdominale totale. Elle doit être considérée comme un adjuvant dans les régimes multimodaux de prise en charge de la douleur après des chirurgies gynécologiques.
Mots clés: douleur postopératoire, analgésie multimodale, chirurgies gynécologiques, prégabaline